La commune de Saint-Jean-Bonnefonds a souhaité rappeler et valoriser l’activité des passementiers, dont la présence à partir du XVIIème siècle et jusqu’au XXème siècle a fortement imprégné la vie de la commune.
Inauguré le 27 novembre 2004, l’atelier-musée La Maison du Passementier présente la vie quotidienne des artisans passementiers du début du XXème siècle, le tissage des rubans et les évolutions de la profession jusqu’aux innovations techniques actuelles.
Les collections présentent des témoignages du quotidien des passementiers au début du 20ème siècle : les exigences du travail à domicile, les rapports avec le donneur d’ordre, la vie familiale mais aussi les innovations de l’époque et leur impacte sur leur quotidien comme l’arrivée de l’électricité sur la commune ou encore le tram ! Ensuite, la visite se poursuit à l’étage, au coeur du sujet, dans l’atelier où les métiers Jacquard sont toujours en activité pour des démonstrations, le meilleur moyen pour s’immerger dans l’atmosphère de l’époque !
Chaque année le musée présente une à deux expositions temporaires autour des thématiques du textile, de l’industrie ou du patrimoine local. C’est aussi un lieu dédié à la création contemporaine par l’accueil de résidence d’artistes, d’expositions d’art contemporain et la participation en tant que lieu OFF de la Biennale Internationale Design de Saint-Etienne.
Des animations de type ateliers créatifs, conférences, rencontres et démonstrations sont également proposées plusieurs fois par an.
Qu’est-ce que la passementerie ?
Saint-Jean-Bonnefonds fut, comme d’autres villages de la couronne stéphanoise, un fief de la passementerie, grâce à de petits ateliers familiaux. Cette activité faisait vivre une centaine de familles au début du XXème siècle.
La passementerie est un ornement textile. Le mot passementerie est un dérivé du mot passement : galon décoratif qui joint deux pièces de tissus ou borde une étoffe. Ceci regroupe à la fois les rubans (tissus étroits) produits autour de Saint-Etienne et les tresses confectionnées dans la vallée du Gier.
Longtemps monopole de Bâle en Suisse, les métiers à tisser mécaniques s’installent, dès la fin du XVIIIème siècle, à Saint-Etienne qui devient la capitale mondiale du ruban, en particulier du ruban de soie. Le Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne conserve à ce propos, une des plus belles collections au monde d’échantillons de rubans. Au XIXème siècle, le coeur du bassin stéphanois bat au rythme des métiers jacquards.
Très utilisés pour l’ameublement et pour l’ornement des vêtements à l’époque des crinolines et des frou-frous, les galons perdent du terrain au XXème siècle. En effet, à cette époque, une esthétique plus épurée s’impose. La passementerie se reconvertie et trouve d’autres débouchés : le textile médicale, les sangles, les ceintures de sécurité, le modélisme...réalisés désormais en usine.
Selon Brigitte Reynaud Carrier, professeur d’histoire à l’université Jean Monnet de Saint-Etienne et auteur d’un ouvrage de référence sur la passementerie : "la fabrication du ruban fut, au moins jusqu’à la première guerre mondiale, un des piliers de l’économie stéphanoise. Par la valeur de sa production comme le nombre d’emplois qu’elle induit, elle se place au même niveau que la mine ou la métallurgie et loin devant l’arme et le cycle.